
ATTIVITÀ PASTORIZIA IN FRANCIA E IN ITALIA
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ACTIVITÉ PASTORALE EN FRANCE ET EN ITALIE

Grato Lanfranco
sur la photo, après avoir terminé la fenaison.
57 ans - Éleveur et berger en Vallée d'Aoste depuis toujours.
Bonjour, pourriez-vous nous parler de votre travail ? Qu'est-ce que vous faites ? Est-ce un travail que vous aimez ?
Oui, mon métier de berger est avant tout une passion. Je me lève tous les jours à quatre heures pour traire mes vaches et mes chèvres. Ensuite, il faut les emmener au pâturage et les surveiller en permanence, puis le soir, il faut les traire à nouveau.
En hiver, je les garde dans l'étable et je leur donne le foin que nous avons fait pendant l'été.
C'est toujours beaucoup de travail, mais j'aime ça, j'aime les animaux et quand ils se sentent bien, je me sens bien aussi. Sans la passion, il serait impossible de faire une telle vie, mais quand je suis dehors avec mes animaux, toute la fatigue disparaît. C'est un travail exigeant, mais au bout du compte plein de satisfaction.
Les subventions nationales et européennes, telles que celles de la politique agricole commune (PAC), sont-elles importantes pour votre catégorie ?
Absolument, comme le disait mon père, on ne peut pas vivre de sa seule passion. Je pense que sans les subventions, nous ne pourrions plus rien faire. Les choses sont toujours plus chères, et les aliments pour animaux ont tellement augmenté ces dernières années que je ne peux même pas vous en parler, mais le problème c'est que'ils nous paient plus ou moins la même chose pour notre lait. Les subventions nous aident beaucoup, mais nous ne pouvons pas continuer ainsi, nous ne pouvons pas toujours dépendre de cet argent, aussi parce que si un jour il n'arrive plus ? Comment nourrir les animaux ? J'ai entendu dire que quelque chose allait changer avec la nouvelle PAC, j'espère qu'elle sera meilleure pour nous aussi et qu'elle ne sera pas seulement un profit pour les grands élevages de hollandaises et de bœufs d'engraissement.
Comment voyez-vous l'avenir de ce secteur ?
Ah, l'avenir de ce métier... c'est un peu sombre. Il y a un problème grave, qui est à mon avis plus grave qu'on ne le pense. Le renouvellement des jeunes est plus rare que l'eau dans un seau quand il n'a pas plu depuis des mois. Les jeunes, vous savez, les jeunes d'aujourd'hui, n'aiment pas ce style de vie. Beaucoup d'enfants de mes amis préfèrent la ville, les études, un travail de bureau et voilà.
Dans ma commune, beaucoup ont déjà jeté l'éponge. Ils ont fermé les portes de l'étable et le problème, c'est qu'elles se ferment et ne se rouvrent pas et que nous sommes de moins en moins nombreux.
Et puis il y a la bureaucratie, c'est une cage qui se resserre, et les aides ? Eh bien, quand elles arrivent, parce que vous faites des demandes, vous remplissez des papiers, et puis elles sont toujours en retard. Et puis finalement, elles ne sont pas si nombreuses, ils vous disent voilà, c'est pour vous, mais en fin de compte, c'est quelque chose mais vous ne deveniez riche.
Et nous nous sommes là, à essayer de recoller les morceaux, mais je ne sais pas combien de temps nous pourrons tenir. C'est comme ça, la vie de berger aujourd'hui est dure, vraiment dure.
Je ne sais donc pas vraiment quoi vous dire, c'est un très bon travail, mais il faut l'aimer.